30 Mars 2006


INFORMATION


 

 

(Faisant suite à la soirée de FMC du 24 Mars animée par le docteur JJ Laboutière  SNPP)

** 2 volets sont à bien distingués  concernant les nouveaux textes qui régissent notre exercice ;

A)   un volet qui est régi par la  LOI  (Août  2004)

-Le DMP (dossier médical personnalisé) :

.électronique, dématérialisé, les données doivent recevoir l’accord  du patient, juridiquement  il appartient au patient SAUF  que ce titre de propriété n’existe PAS en droit français !!; C’EST UN OBJET JURIDIQUEMENT NON IDENTIFIE  ….

Le  SNPP a obtenu pour la Psychiatrie qu’aucun diagnostic psy ne soit inscrit  et que les données mentionnées soient formulées AVEC  le patient

.nous attirons votre attention sur le fait que la SS a mis en place un WEB-medecin ou se retrouve l’historique des 12 derniers mois de remboursements ,accessible à TOUT médecin et à TOUT moment ,SANS  que le patient puisse s’y opposer , ni même être au courant (voir famille  !!!!)

-L’EPP  (évaluation des pratiques professionnelles)

Ce  volet est une OBLIGATION légale pour tout médecin installé  qu’il soit en secteur I, II ou  déconventionné. (Loi Août 2004.décret du14 Avril 2005)

a) Obligatoire depuis le 1 Juillet 2005, sinon il y a SANCTION

b)est une analyse dela pratique  en référence à des recommandations ,selon une méthodologie élaborée ou validée par la HAS (haute autorité de santé ),en d’autres termes, basée sur EBM ………………..

Il s’agit de vérifier tous les 5 ANS QUE LES MEDECINS SOIGNENT SELON  les référentiels, protocoles de la HAS

Le travail d’évaluation  pourra être :

-soit individuel ; c’est le travail des URML (auto évaluation avec un médecin évaluateur), déjà en place

-soit collectif ; pas de procédure pour l’instant, serait fait par un groupe de pairs, projet défendu par le SNPP avec un travail sur l’écart à la norme

L’EPP fait partie intégrante de la FMC. (250 crédits à avoir)

Obtention d’un « CERTIFICAT QUINQUENAL » !!!!!!!

A l’heure actuelle 2 référenciels pour la psychiatrie

-sur la dépression (complètement inadapté même aux yeux de l’HAS)

-sur la tenue des dossiers

B) un volet conventionnel  (signé par les syndicats CSMF ,SML..seule la FMF n’a pas signé), qui régit les rapports des médecins et les caisses de sécurité sociale :

-Le gate-keeping : le médecin généraliste est un « PORTIER », c’est LUI qui adresse ou NON, au spécialiste (et donc au psy. puisque l’avenant 10 a supprimé l’accès spécifique au plus de 26ans) ;

Cela est sensé résoudre 2 problèmes :

 - économique, diminuer la consommation médicale

-  la chute de la démographie médicale (à son maximum en2015)

-Le DA (droit à dépassement) accordé aux secteurs I  quand le patient vient hors  parcours de soins :

Cela donne le droit au médecin de :

- taxer  le patient

-et donc c’est le médecin qui  sanctionne  le patient (c’est le médecin qui fait le sale boulot) ! !

-La CONFIDENTIALITÉ (qui ne se réduit pas au seul secret médical).

Malmenée par l’impératif de retour d’information au médecin traitant et inscription sur le DMP elle devient réservé au seul patient qui sont hors parcours de soins

-Les arrêts de travail ;

 -les AT doivent être prolongés par le même médecin qui a fait l’arrêt initial

-suppression des sorties libres ; réduites à 3 heures consécutives par jour????  Sauf si certificat TRES détaillé au médecin conseil et après accord de celui-ci!!!

                                                           

POSITION DU SNPP :

 -sauvegarder l’accès aux soins ,

 -exception pour la psy. :hors parcours de soins  en renonçant au DA ,

 -au sein de l’UNCAM , lors des négociations ,le pôle administratif a soutenu la position du SNPP et proposait un Cpsy de 42 euros, contrairement au pôle médical et au SPF qui a refusé en voulant que les psychiatres rentrent dans le système de parcours de soins ?

 -il semblerait que la négociation se soit jouée au final sur un «  donnant /donnant » pour certaines spécialités ?

 -la pétition a récolté 2500 signatures  CONTINUER A FAIRE SIGNER

                                                           

ÉLECTION AU URML :  VOTER

EBM : MÉDECINE BASÉE SUR LES PREUVES

(Extraits de sexualité et antidépresseurs par Gilles  Formet 3ème colloque sexe et psychiatrie  2&3 décembre 2005)

Ce concept né au Canada dans les années 80 se veut une démarche explicite de recherche des meilleures preuves disponibles pour résoudre un problème clinique en formulant le problème médical en une question claire, précise puis en recherchant les articles les plus pertinents, en faisant des études phases 2 et 3 avec les plus grandes cohortes possibles et en faisant la meta-analyse de tout cela. A chaque problème médical la médecine basée sur la preuve pourrait ainsi apporter la bonne réponse. Le miroir aux alouettes d’outre atlantique a rapidement éblouit certains médecins en France.

Cependant cette méthode est critiquable scientifiquement. Ainsi les éléments de base, c’est à dire les études cliniques, ont leurs limites (biais, sélections, conditions expérimentales…)ainsi que les meta-analyse (bien fondé des regroupements d'études, pertinence clinique des résultats). D’ailleurs on peut se demander ce qu’elles nous apportent car souvent lorsqu’elles sont présentées on retrouve des critiques qui les disqualifient : mise en cause du recrutement, des sorties d’essais, dans les méta-analyses on ne site pas ou rarement l’I2 pour en connaître la validité… et à la fin nous avons très souvent une conclusion du style « il faut faire une autre étude pour préciser, valider, confirmer ces premiers résultats ». L'accès aux sources et le temps nécessaire à leur interrogation est aussi sujet à critique et induit une suspicion de perversion marchande car les moyens financiers pour mettre en œuvre ce type de travail sont énormes et seule l’industrie pharmaceutique a les moyens de la faire.  Cela laisse planer un doute de l’objectivité de ce qu’il peut en ressortir car alors la vérité médicale est établie par les marchands dont le but est bien de vendre.

Il existe d’autres réserves plus fondamentales. Les réponses toutes faites apportées par la médecine basée sur la preuve sont-elles pertinentes au vu de l’attente des patients qui n’aspirent pas à une réponse uniquement technique de la part du médecin ? Cette réponse toute faite, universelle est-elle transposable à toutes les situations, à tout contexte socioculturel, à toute éthique ? Ce principe de la médecine basée sur la preuve abandonne la pratique médicale fondée sur l’expérience individuelle, sur le compagnonnage, abandonne la confiance en l’intelligence, la formation et l’expérience des médecins pour remplacer tout ceci par une politique de codification et de contrôle de la pratique médicale car elle est fondée sur des référentiels précis. La médecine basée sur la preuve est une médecine qui oublie que tous les malades ne sont pas formatés EBM, qu’ils sont uniques et que le médecin ne soigne pas des maladies mais des malades.

Tout ceci débouche sur les protocoles de soins au dépend de la relation de soin. Nous sommes dans une illusion de Science, d’une science conçue comme autorité : conscience et doute ne sont plus nécessaires, le protocole est là pour énumérer ce qu’il faut faire. Nos motivations, notre volonté d’agir, notre capacité à imaginer n’est plus de mise dans l’obéissance à des protocoles

 


A bientôt

 Le Président


 

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