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Lettre au Syndicat des Psychiatres Français.
Chers Confrères, Suite à " La Lettre
de la Psychiatrie Française " d'octobre 99, le CA des Psychiatres
de Vaucluse a décidé de vous faire part de notre étonnement pouvant
atteindre la stupéfaction devant certains propos contenus dans ce bulletin. Après avoir durant des mois,
marqué votre inquiétude justifiée -ô combien ! -et vos réticences vis
à vis de la télétransmission, vous nous demandez de nous préparer
en acceptant la carte CPS alors qu'aucun des problèmes soulevés
n'a été résolu (on sait que tout système, même crypté, peut être piraté
: qu'on pense au Pentagone et au système Sésame Vital qui l'ont déjà
été). D'autre part, nous ne pouvons pas ne pas douter de l'utilisation
perverse qui en découlerait : ainsi dernièrement, il est apparu à l'Association
Fulmedico que le mode de numérotation des FSE permettait de suivre au
jour et à la seconde près les consultations des patients chez leur médecin
: on voit les possibilités de dérive et de "flicage " possible,
ceci n'en est qu'une illustration. Vous nous demandez donc d'accepter
la carte CPS du simple fait de l'arrêté du 12 août 1999. Pourquoi dans
cette logique ne pas continuer à entériner toutes les décisions du gouvernement
qui pourra ainsi revenir sur les remboursements collectifs d'honoraires,
développer a volo les paniers de soins et limiter les possibilités d'accès
aux soins.... Accepter la CPS, c'est donner
quitus aux décisions gouvernementales. Par ailleurs, votre projet
sur les psychothérapies (conseil syndical du 18.09.99) est totalement
incompréhensible. Le psychiatre deviendrait prescripteur de psychothérapie,
" superviseur psychiatrique " des psychothérapeutes. Une psychothérapie,
si elle est indiquée, ne se prescrit pas, c'est une aberration. Elle
fait partie intégrante de la démarche thérapeutique. De tels propos
donnent raison à la FFdP qui défend que le fait d'avoir le diplôme de
psychiatre ne présume en rien de la compétence des psychiatres à la
fonction de psychothérapeute et à en connaître quelque chose. Au mieux de lutter contre
la disparition progressive du nombre de psychiatres, ce projet ne fait
qu'entériner les faits et va dans le sens des cabinets ministériels
en nous dépossédant d'une partie inaliénable de notre fonction et de
notre art pour le transférer à d'autres comme les médecins généralistes,
les infirmiers ou les psychologues à des tarifs au rabais et remboursés.
Quelle indécence pour ces derniers qui se trouveraient cantonnés dans
une position de subordination inacceptable. Nous vous écrivons cette
lettre car un Syndicat digne de ce nom se doit de représenter les idées
de la base. La voix vers laquelle vous êtes en train de vous engager
nous paraît s'en écarter dangereusement....dangereusement pour l'avenir
de la psychiatrie et des patients qui lui font confiance. Recevez, Chers Confrères,
nos salutations confraternelles.
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