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170203
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Coordination des
Psychiatres de Bretagne
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Quelques
extraits fort intéressants que nous venons de recevoir et que
nous vous communiquons :
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Salut
... Il faut que l'on arrête de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, du moins ce que nous ne sommes plus, et cela depuis maintenant bientôt un an et demi. Prenez le temps de bien lire ce message, car j'espère que les choses seront pour vous, aussi claire que pour moi, car tous les jours qui passent, je me demande de qui se moquent on???
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A ce jour le projet conventionnel signé par nos 4 syndicats, donne à chacun une raison de ne pas la signer. Tout médecin, généraliste comme spécialiste, doué d'un peu de sens critique devrait se poser des questions et il y en a pour tous les goûts:
- la PDS dans la convention, et derrière elle l'idée même qu'un jour la PDS deviendra obligatoire et sanctionnable par les CPAM attire spécialement l'attention de nos confrères généralistes. Encore que, je suis atterré par l'immobilisme de nos confrères urbains du département (Brest et Quimper). Sans doute, parce que la PDS n'est pas leur priorité en ce moment, parce que SOS et CH sont présents dans ces secteurs et assurent toute la PDS, et peut être pour d'autres raisons encore (les 20 et 30 euros suffisent), ils ne se sentent pas concernés par la convention en générale et ses pièges. Je redoute de voire leur tête ébahie dans 6 mois, lorsque la convention signée, la CPAM leur imposera d'aller faire des gardes dans des zones démographiquement pauvres en médecin!!! ce n'est pas de la science fiction!!! loin de là!!! Puisque la PDS est assurée par des effecteurs comme SOS et les CH dans les secteurs urbains, et qu'il y a une réserve importante de médecins généralistes qui ne participent plus à la PDS, qu'est ce qui empêchera demain, au nom de la "solidarité" (je me marre!!!), la CPAM d'imposer à ces médecins d'aller faire des gardes à Helgoat, à Scaer ou à Crozon??? De plus une telle proposition sera agréablement accueillie par les confrères ruraux qui verront une bouffée d'oxygène dans leur vie de tous les jours. Et les urbains vont dire quoi??? qu'ils ne veulent pas???? Eh bien ils seront déconventionnés individuellement, et par la même une nouvelle division apparaîtra entre les urbains et les ruraux!!!! diviser pour mieux régner, c'est la règle du jeu!!!! Et quand bien même ils voudront se mobiliser, ils se retrouveront bien seul car les ruraux ne seront pas à leur coté, et que la coordination sera en perte de vitesse!!!! quel gâchis!!!
- la RCP dans la convention, et l'idée du cadeau des caisses à nos confrères conventionnés attire l'attention de nos confrères spécialistes, qui voient dans cette démarche une nouvelle tentative de subordination aux caisses. Encore que, je suis étonné de voire que les spécialistes S2 ne se rendent pas totalement compte que ce cadeau empoisonné. Ils se sentent en "sécurité" dans un système tarifaire qui leur permettent encore, et juste titre (ils ont eu raison de la faire) de respirer et espérer de pouvoir s'en sortir. Mais est ce que tous se rendent compte que cette "carotte" les poussera bientôt à abandonner le secteur 2 pour se rapatrier illico presto en secteur 1, faute de quoi ils ne pourront plus faire face à l'importance de la charge de la RCP en S2, là ou en S1 elle sera encore viable!!!!
- La TLT obligatoire conventionnellement, injustement rémunérée, et l'idée même qu'à l'issue on verra apparaître le spectre d'un tiers payant généralisé, devrait attirer l'attention de nous tous. Or cet "acquis social" au service de nos patients et des caisses n'a pas l'air d'inquiéter ni nos confrères et encore moins nos syndicats dit représentatifs qui ne voient dans cet outil que des progrès technologiques indéniables et inévitables. Que ferons nous lorsque le 1/3 payant sera généralisé et que pour une raison quelconque de mécontentement les caisses refuseront de nous "payer"??? Ce n'est pas tant l'idée de la TLT qui est mauvaise, mais surtout le fait que RIEN dans la convention ne nous permet de nous assurer de la possibilité de ce type de dérive....
- Les tarifs de nos consultations, totalement inadaptés, (même si les généralistes ont obtenu une revalorisation par leur mobilisation au sein des coordinations) devrait inquiéter plus d'un!!! la médecine libérale est à l'image d'une PME dans sa gestion financière. Or, comment peut on gérer une telle entreprise lorsque les charges ne cessent d'augmenter alors que les revenus ne sont pas réévalués régulièrement. La situation est encore plus critique pour nos confrères spécialistes. Quand bien même le spectre "d'espace de liberté tarifaire" se fait entendre, cela suffira t elle à rendre viable nos entreprises? Jusqu'à quand allons nous accepter l'idée même que le niveau de nos honoraires doivent dépendre des capacités de remboursement des caisses? Et si ces espaces de liberté tarifaire sont obtenus, cela voudra dire que le reste de la convention reste acceptable??? et d'abord pourquoi ne parlons pas tout simplement de "liberté tarifaire"?????
Et pourtant des solutions existent pour qu'une convention soient signée, par nous tous, car nous sommes tous, généralistes et spécialistes sur le même bateau!!!!! ces solutions, ou plutôt, ces conditions, doivent rester indissociable et ne doivent nous faire perdre l'idée qu'une convention ne peut être signée sur de vagues promesses de négociations futures:
1°- La PDS doit rester une mission de service public, HORS DU CHAMPS CONVENTIONNEL, déléguée au corps médical, basé sur le volontariat et suffisamment incitative pour faire adhérer tous les médecins.
2°- La prise en charge des RCP ne doit pas entrer dans le domaine conventionnel. Une juste rémunération des actes des médecins devrait leur permettre de faire face à cette charge supplémentaire.
3°- La TLT doit rester OPTIONNELLE, non pénalisante, justement rémunérée (1 euro par FSE) avec maintient et la GARANTIE du paiement à l'acte, sauf dans des cas exceptionnelles.
4°- Création d'un secteur tarifaire UNIQUE, LIBRE avec tact et modération, et MODULABLE, permettant à chaque praticien de placer son exercice et la valeur de son travail, plus ou moins proche du tarif opposable, avec en compensation une prise en charge proportionnelle des charges sociales par les caisses. Charge aux français de demander que le tarif opposable se rapproche le plus possible de la valeur de nos actes, charge au français de payer le prix de leur santé demain. Ca ne sera plus à nous médecin d'aller "négocier" avec les caisses de bien vouloir nous "augmenter" de qq centimes d'euros comme des salariés que nous ne sommes pas. Fini, les éternelles demandes, certes légitimes, des spécialistes pour un acte spécifique qui ne concerne pas les autres médecins et qui a augmenté au fil des années le fossé entre les confrères. De même fini les menaces de sanction en cas de non diminution des volumes de nos actes, comme si c'était de notre devoir que de contrôler les flux des patients!!!!!
L'autre soir, lors d'une AG, quelqu'un me demandait si tout cela ne reflétait pas une perte du statut des médecins dans la société française? Bien sur que oui, lui ai-je répondu, c'est évident. Mais pour que cela change, il faudrait peut être que les médecins commencent à s'estimer déjà un peu plus et ne pas se laisser taper sur les doigts comme de vulgaire voyous ou de mauvais
élèves, comme les caisses le font depuis plus de 15 ans.
Relevons la tête, bon diou :-)). C'est parce que nous avons relevé la tête et que nous osons dire MERDE tous ENSEMBLE que nous sommes devenus gênant. Notre liberté, si tenté que ça soit cela que nous voulions défendre, dépend de notre mobilisation, face à une convention indigne de ce nom, liste d'obligations et de sanctions sans aucune reconnaissance. Le jour où la convention prendra en compte au moins les 4 conditions sus citées, peut être que nous aurons la possibilité de dire que nous avons enfin retrouvé notre liberté.
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