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080203
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Coordination des
Psychiatres du 86
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Cher ami,
voici le courrier que nous allons adresser a nos tutelles, syndicats, ainsi qu'à la Presse.
pour infos
Collectif des Psychiatres Libéraux de la Vienne
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Madame, Monsieur
Depuis un certain nombre d'années, les psychiatres s'inquiètent du sort qui est fait, bon gré mal gré, à leur spécialité.
Ils vivent au quotidien une pratique professionnelle où l'exigence de la bonne distance, du cadre, du secret et du temps (outils de travail indispensables à une "bonne pratique") est menacée par d'autres "exigences", économiques, financières mais aussi de demande de soins (tant du coté des patients que des "institutions", politiques, tutélaires, scolaires, judiciaires.. etc)
Ils ont acquis désormais la certitude qu'ils sont quasiment les seuls à pouvoir défendre le cadre de cette pratique, de quelque ressort théorique dont elle se nourrit, et dans quelles conditions matérielle et structurelle elle s'exerce (hospitalière, médico-sociale ou libérale)
Depuis plus d'un an maintenant, les psychiatres libéraux pour une grande part, utilisent systématiquement le DE à l'incitation de leurs syndicats, d'une part pour protester contre le blocage de leurs honoraires depuis environ 8 ans (ce qui n'est pas le cas de leurs charges, ni de leurs missions qui sont redéfinies et multipliées à l'envi d'une société en mutation, comme pour leurs confrères généralistes et autres spécialistes, d'ailleurs), et d'autre part afin d'assurer la pérennité du fonctionnement de leur cabinet, que certains sont amenés à considérer aujourd'hui comme une "entreprise" (un stylo et quelques rames de papier ne font plus très sérieux, n'est ce pas !).
Ils défendent donc aussi leur "outil de travail" dont ils connaissent à la fois les limites et l'impérieuse nécessité tout en ne pouvant en négliger l'évolution.
C'est dans ce contexte qu'ils ont appris début Janvier dernier qu'ils ne pouvaient espérer que des mesures d'aménagement dérisoires, voire dangereuses pour l'avenir de leur exercice, ces mesures laissant croire que par une augmentation d'honoraire aberrante au regard de la viabilité et de la sérénité de leur pratique de ville, ils pourraient participe à l'équilibre d'un système conventionnel où l'objectif essentiel est la diminution du volume des soins.
L'impossible équation étant posée depuis des années dans nos cabinets, où 75 % de la profession est conventionnée en secteur 1, et où nombre de praticiens se demandent depuis des lustres comment ils pourraient diminuer leur activité (sauf à quitter le secteur libéral, ce qui, semble-t-il aujourd'hui, apparaît selon toute vraisemblance le but recherché, ou bien à se déconventionner ), il ne leur reste plus, à vouloir préserver l'accès aux soins psychiatriques de ville, qu'à user du tact et de la mesure dans leurs honoraires à la manière de certains d'entre eux assez "anciens" pour avoir eu droit à accéder au secteur à honoraires libres ( dont l'accès est bloqué par nos tutelles depuis environ une quinzaine d'années )et ce, afin de préserver leur indépendance dans les choix diagnostiques, thérapeutiques et psychothérapiques dont ils ont toujours fait preuve.
Vous prendrez donc note que refusant un "relevé de conclusions" inaugural (un préambule ou un préliminaire aurait peut-être été de meilleure augure pour la suite des ébats conventionnels !) qui n'invite en rien au retour d'une confiance envers leurs tutelles, ils continueront à appliquer systématiquement un DE dans leurs consultations, faisant ainsi, un peu plus, l'apprentissage du sens que prend le mot "exigence" du coté de nos patients (en cela, nos habitudes professionnelles n'en seront pas modifiées) mais surtout du coté de nos caisses d'assurance maladie.
Vous ne serez donc pas surpris que, par ailleurs, dans un mouvement d'humeur contenu, nous
ayons décidé de laisser nos téléphones sourds aux appels pendant quelques semaines selon les modalités ci-dessous:
1ere semaine : silence radio les mardi 25 et jeudi 27 février
2eme semaine : silence radio les mardi 4, mercredi 5 et jeudi 6 mars
3eme semaine : silence radio les lundi 10, mardi 11, mercredi 12 et jeudi 13 mars
4eme semaine : silence radio total du 17 au 30 mars
Bien entendu, nos patients seront prévenus et pourront laisser un message sur les répondeurs qui préciseront notre " absence " et renverrons les appels urgents sur les médecins généralistes, de garde ou les services d’urgence. |
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