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QUESTION
ÉCRITE
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Nancy, le 24 mars 2003
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Secrétariat de la Présidence
Assemblée Nationale
Division des questions
126, rue de l'Université
75355 PARIS 07 SP
N/Réf. : QE/671/03
QUESTION ÉCRITE |
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Monsieur Claude GAILLARD appelle l’attention de Monsieur le Ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l’inquiétude particulière nourrie par les médecins psychiatres concernant le sort de leur spécialité. N’acceptant pas la seule revalorisation récente de 4 % après huit années sans progression, certains soulèvent en outre la question des postes vacants, tant à l’hôpital (700 selon leurs estimations) qu’à terme chez les libéraux puisque 30 % d’entre eux doivent partir en retraite d’ici 10 ans. Des projections font état d’une perte de 40 % de ces spécialistes en 2020. Alors que les délais de rendez-vous tendent aujourd’hui à s’allonger régulièrement (4 à 8 semaines actuellement pour un premier rendez-vous), ces données sont à mettre en parallèle avec la progression de la maladie mentale au sein de notre société, les taux de suicides et la désespérance, tant auprès des personnes exclues socialement et économiquement que des entrants en prison et des détenus en milieu pénitentiaire. Malheureusement, la souffrance est la plupart du temps invisible, difficilement décelable. La maladie mentale reste aujourd’hui une réalité difficile dont l’acuité a été encore récemment signalée publiquement. Qu’est-il fait pour assurer sa prise en compte et répondre à l’attente des spécialistes ? Il remercie M. le Ministre pour les éléments de réponse qu’il voudra bien apporter à cette question. |
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Nancy, le 24 mars 2003
Monsieur Jean-François MATTEI
Ministre de la Santé, de la Famille
et des Personnes Handicapées
8, avenue de Ségur
75007 PARIS
N/Réf. MII/174/03
Monsieur le Ministre,
Je me permets ici de vous faire part des échos que j’ai reçus de médecins spécialistes de Meurthe-et-Moselle, en particulier du Secteur 1, à propos de la signature de l’accord du 10 janvier 2003 destiné à permettre la mise en place d’un nouveau système conventionnel. J’ai notamment eu un échange avec la Coordination des médecins spécialistes de Meurthe-et-Moselle. Je vous livre ici (cf. PJ) un exemplaire de la réponse du Dr Sylvain IOCHUM, qui en est Vice-président.
Le but de la présente est de vous faire part de façon fidèle – au moins dans l’esprit – de la teneur des arguments qui m’ont été adressés.
Naturellement, les revalorisations focalisent une grande part de la réflexion, la Coordination insistant lourdement sur l’ouverture d’un espace de liberté tarifaire, qui leur apparaît indispensable pour l’ensemble des spécialistes du secteur 1. Cet espace pourrait d’ailleurs être encadré, permettant à la fois au patient de faire une anticipation et d’éviter, tant un « dérapage » tarifaire que le risque d’une médecine « à deux vitesses ».
Ces dernières remarques de la part de la Coordination font référence à la crainte d’une médecine elle-même « à deux vitesses », les praticiens en question pensant à la coexistence des secteurs 1 et 2.
A leur sens, la revalorisation des actes médicaux est l’un des éléments-clés en raison du progrès technique, des exigences en matière de prévention et des conséquences du vieillissement de la population. La menace brandie par les praticiens est celle d’un déconventionnement.
Une praticienne de ma circonscription, neurologue, m’a fait part en des termes très durs de son inquiétude personnelle, refusant de voir
« peser sur les médecins st sur eux seuls les difficultés de financement de la CPAM ». Une phrase illustre sa pensée : « Nous ne voulons plus assumer à nous seuls une politique de santé dont la France n’a plus les moyens : remboursement intégral des actes effectués par des spécialistes prisonniers de leur secteur 1, possibilité pour les patients de multiplier les consultations et avis pour une même et seule pathologie (je suis de plus en plus fréquemment consultée pour un 3ème, voire 4ème avis sur un diagnostic de maladie d’Alzheimer), etc. »
Outre son exaspération face au «harcèlement administratif », elle se plaint « amèrement » de l’absence d’augmentation pour les consultations particulièrement longues et pathologies lourdes, estimant, comme la Coordination que la revalorisation est seulement un « rattrapage » après de nombreuses années.
De telles phrases sont à la fois l’illustration d’un profond désarroi, mais aussi d’une attente énorme après les années qui viennent de s’écouler. Il est évident que la Santé en France est toujours souffrante. Je sais pouvoir compter sur votre écoute, que je sais réelle.
Avec mes remerciement les plus vifs et mon meilleur souvenir,
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma très haute considération.
Claude GAILLARD |
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