La
boîte de Pandore
Depuis des années, ils savaient mieux que
tous. Ils tenaient tous les pouvoirs entre leurs mains. La
science infuse, c'était eux ! Droite et Gauche pour une fois
d'accord, unies dans le même moule, ENA et c'est
droit dans leurs bottes qu'ils nous ont conduit à … ça !
Ca, ce gâchis invraisemblable et pourtant vérifiable, 24
heures sur 24 et 365 jours par an.
Le naufrage annoncé et maintenant arrivé du meilleur système
de santé au monde, diplôme frais émoulu de l'OMS.
Le Titanic a coulé au fond, et notre paquebot à nous : c'était
la santé des Français.
Remercions, saluons les brillants génies qui ont conduit
notre pays à cette immense pagaille, à ce bordel
parfaitement désorganisé qu'est désormais la Santé
Publique et Privée de la République française.
Triste état des lieux :
1976, madame WEIL démarre la spirale infernale en bridant la
saine évaluation du prix de la consultation en favorisant le
stakhanovisme aux dépens de la qualité. Et ce bon bonhomme
de BARRE qui fait matraquer les médecins mais pas les
casseurs.
1981, tandis que nos éminences étranglent le numerus
clausus, les ministres qui ne veulent pas entendre parler de
comptes, font les mécomptes des médecins et déclarent hors
la loi les traitements contre
la prostate (elle saura cruellement se rappeler à leur bon
souvenir).
On fabrique de moins de moins de médecins, on suscite des
syndicats croupions.
Droite, Gauche : mêmes combats.
Médecins reconvertissez-vous dans l'enseignement.
Il y a trop de médecins, et d'ailleurs ils dépensent trop.
Pourtant, ESCULAPE n'est pas responsable ni des chocs pétroliers,
ni de la montée du chômage…
L'Ordre est aux ordres. Et voix de ses maîtres, répète les
discours à la mode du jour.
Trop de médecins qui prescrivent à tort, à travers. Mais
surtout pas vérifier la justification des dépenses hospitalières.
BARROT arrive, qui veut jouer au geôlier sans réussir mieux
que ses prédécesseurs.
TROP DE MÉDECINS, VOUS DIS-JE !
Les Caisses rêvent de télétransmission, et les médecins
voient arriver de nouvelles cotisations pour les URML, on
ajoute des structures à d'autres structures, les médecins
payent, mais rien ne change bien sûr.
Les médecins commencent doucement à se réveiller, ils
manifestent doucement. Le "C à 100 balles", de
toute manière, les médecins dépensent trop et d'ailleurs le
MICA va leur apporter les joies de la
préretraite.
Gauche, Droite, et retour en arrière et rien ne doit changer.
Trop de médecins dépensent trop.
Enfin, rien ne change… sous les sunlights ministériels,
pour l'énarchie galopante. Car pour les médecins, eux, s'ils
sont spécialistes cela fait 8 ans qu'ils émargent au règlement
conventionnel minimum et pour les généralistes la messe est
vite dite également.
C est que la démographie, c'est que la permanence des soins,
l'addition de la télétransmission, eux, ils vivent ça tous
les jours et toutes les nuits.
La désertification des campagnes n'est pas un mot creux mais
une vie vécue.
L'enchaînement infernal des gardes, jours, nuits dimanches,
jours fériés, eux ils savent.
Leur Caisse de retraite en déroute, ils ont donné.
Alors, ils ont en marre.
Qui a ouvert la boîte de Pandore ?
Qui a limité le nombre des médecins en France ?
Qui a transformé la France rurale en désert ?
Qui, si ce n'est vous : nos éminences.
Vous vouliez moins de médecins, vous êtes servis.
Vous ne vouliez pas régler le problème des gardes, nous le réglons
pour vous.
Bien sûr, il manquera d'enseignants pour renouveler les générations.
Bien sûr, les citoyens lambda auront du mal à voter pour qui
sera responsable du désastre.
Bien sûr, vous essayez d'épater la galerie entre commission
Théodule et comité Tartempion.
Du vent, du bla-bla, de l'esbroufe, Vous vous écoutez parler,
mais si la parole est d'argent, c'est l'action qui est d'or.
Et pour l'inaction, vous nous avez servi.
Les mots terribles que vous ne voulez pas entendre : liberté
tarifaire ont été prononcé. Comme Tartufe, vous voulez éloigner
cette liberté que vous ne sauriez voir, trop pressés de l'étouffer
mais toujours au
premier rang pour la proclamer surtout pour ne pas la réaliser.
, Hypocrites que vous êtes tous.
Vous vous êtes tirés dans le pied tout seuls. Vous avez réduit
dramatiquement le nombre des médecins en France et nous les
rares survivants, nous saurons rappeler à l'électeur
à qui il doit les listes d'attente, et les rendez-vous trop
tardifs, trop tard tout court.
Vous avez ouvert la boîte de Pandore.
Et bien dansez maintenant !
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