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260603
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COORDINATION DES PSYCHIATRES DU
69
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bilan réunion coordination psy 69 du 19 06
03
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44 présents + une dizaine de représentés + une quinzaine d'absents qui avaient déjà signé charte et lettre de déconventionnement. Nous sommes 70 fortement mobilisés( 80 en ratissant large) à ce jour. C'est beaucoup plus qu'il y a trois mois, ça montre qu'en informant progressivement des confrères nous rejoignent, c'est encourageant. C'est beaucoup moins que ce que nous espérions et loin du quota de 75% que nous nous étions fixés pour engager une action collective, c'est décevant pour les 34 qui ont signé une lettre de déconventionnement et espéraient lancer une action décisive.
> La soirée a permis de mettre en évidence nos différences, certains abordent seulement la réflexion maintenant et raisonnent comme nous raisonnions au début de notre action. certains se sentent encore en devoir de garantir le tarif conventionnel à leur patient.
> Nous avons dégagé quelques axes de réflexions:
> -Le règlement conventionnel minimum(RCM) auquel nous sommes soumis depuis 98, n'est pas une loi mais un arrêté ministériel initialement prévu pour permettre aux patients de continuer à être remboursés à la fin de l'ancienne convention et dans l'attente de la nouvelle , c'est donc un provisoire qui s'éternise de façon totalement abusive( légalement attaquable au conseil d'état).
> -La dernière convention que nous avons signée date de 93.
> -La convention de 90 prévoyait l'augmentation du tarif opposable et la réouverture du secteur 2 tous les 3 ans.
> -ça fait 13 ans que le secteur 2 est bloqué, ça fait 8 ans que le tarif conventionnel est bloqué et si nous ne faisons rien il n'y a aucune raison pour que ça change.( la manière dont les médecins ont été traités par la caisse pendant tout le temps des négociations conventionnelles, jusqu'à la rupture, en est la preuve).
> -C'est la caisse et l'état qui n'ont pas tenu leurs engagements envers nous et non l'inverse, nous ne sommes coupables de rien, nous sommes victimes de la trahison de nos partenaires conventionnels( et victimes de notre idéologie humaniste qui nous avait fait choisir le secteur 1)
> -Continuer à soigner au tarif opposable( qui n'a plus rien de conventionnel depuis 98), entraînerait forcément à terme une diminution de la qualité des soins: diminution de la durée des séances, inflation du temps de travail ne laissant plus au médecin le temps de la formation, du repos et de l'hygiène mentale.
> -Défendre l'intérêt de nos patients implique de leur demander le tarif qui permet de maintenir la qualité des soins.L'intérêt du patient c'est d'être bien soigné pour 50 euros plutôt que mal soigné(à terme) pour 34,30 euros.
> -La responsabilité du niveau de remboursement incombe au politique et aux caisses. Nous ferons pression pour qu' ils prennent conscience de l'enjeu de santé publique et de justice sociale et nous souhaitons vivement que le tarif opposable soit réévalué à sa valeur réelle, soit 50 euros.
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> Nous avons ensuite essayé de dégager les modes d'action possible:
> -Le déconventionnement est actuellement inenvisageable car nous ne sommes pas assez nombreux pour que ça ait rapidement un impacte décisif. De plus c'est une action ambiguë, car en fait nous ne voulons pas être déconventionnés , nous voulons juste signifier que le RCM est inacceptable et que nous n'avons pas peur d'un déconventionnement qui mettrait fin au système actuel et obligerait chaque partenaire à négocier rapidement une nouvelle convention sur des bases saines ( les médecins n'étant plus assujettis aux caisses)
> -L'application systématique (et donc provocante vis à vis de la caisse) d'un dépassement économique( côté DE) est une stratégie qui a beaucoup d'avantages:Nous montrons clairement à la caisse que nous ne craignons pas ses sanctions, que nous ne sommes pas ses employés et que pour travailler avec nous(ils ont besoin de nous) il faudra qu'ils négocient. Nous nous constituons "un trésor de guerre" pour faire face aux sanctions qui ne manqueront pas de tomber. Nous affichons clairement la valeur de notre travail. Par rapport au déconventionnement, nous ne pénalisons pas nos patients qui continuent à être remboursés au tarif opposable. Cette stratégie a aussi des inconvénients: Le DE systématique est vite repéré par la caisse, indéfendable sur le plan administratif, donc il faut s'attendre à des sanctions.
> -L' application de DE à la mode syndicale, espèce de guérilla urbaine où chacun essaye d'atteindre l'autre sans sommation, et de ne pas se faire prendre( DE du mercredi selon la CSMF, DE après 18 heures en affichant les horaires dans la salle d'attente). Stratégie qui est faite pour durer longtemps et à ce jeu là, c'est souvent les plus faibles qui s'épuisent les premiers. Il ne s'agit pas d'une position politiquement forte et elle sert plus le projet CSMF que nos idées.(droit à DE fixé arbitrairement à 30% des actes, bonus au passage par le généraliste, réforme de la nomenclature qui ne serait pas favorable aux psychiatres)
> -La réduction du temps des séances à 20 minutes et la prise d'un DE pour tout patient exigeant une durée supérieure. Solution satisfaisante sur le plan économique et qui fait pression sur la caisse par l'énorme augmentation du nombre d'actes que ça représente. L'inconvénient réside dans la difficulté à maintenir la qualité des soins et nous courrons le risque de voir cette dérive acceptée par la caisse pour palier à terme au déficit de psychiatres.
> -La grève des premières demandes est une action spécifique à la psychiatrie. Nous pouvons vivre plusieurs mois sans accepter de nouveaux patients. Nous pouvons créer un véritable événement médiatique si nous nous organisons bien. Le renvoi sur le secteur public déjà saturé aurait des effets visibles immédiats qui pourraient être très fortement exprimés par nos confrères hospitaliers, solidaires de notre mouvement depuis les états généraux de la psychiatrie. Conscients de notre rôle en terme de santé publique, nous pourrions organiser une permanence, dans un lieu neutre, pour les demandes présentant un caractère d'urgence. Nous pourrions ainsi faire la preuve que la psychiatrie n'est pas une médecine de luxe, que nous gérons des situations potentiellement dramatiques.
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> Toutes ces pistes nécessitent encore explications et maturation. Aucune action ne sera efficace si nous ne sommes pas majoritairement prêt à nous y engager. Nous sommes habitués au colloque singulier. Nous engager dans une action collective ayant une portée politique, nous oblige à nous expliquer face au patient, donc à rompre le sacro-saint cadre de la non intervention dans la réalité sociale pour préserver nos actions au niveau de la réalité psychique. Il faut résoudre ce double lien avant de pouvoir agir. Pour ce faire nous devons être parfaitement au clair avec notre éthique: Demander la reconnaissance de la valeur de notre acte n'est pas une revendication corporatiste. Si nous voulions juste plus d'argent, on pourrait très bien s'arranger du système actuel et expédier nos patients en 10 minutes. En demandant la juste valeur de notre acte nous donnons à nos patients le temps d'un soin de qualité. Tous les membres des coordinations doivent convaincre nos confrères au un par un pour qu'une action collective devienne possible.
> Modifiez ce texte à votre guise et distribuez le dans vos cercles d'influences et réseaux
> d'amitiés. Il ne suffira pas de signer une lettre pour redonner à la psychiatrie libérale sa juste place dans le système de santé, la mobilisation de chacun d'entre vous sera nécessaire.
> De toutes les actions proposées nous verrons bien celle qui créera l'adhésion du plus grand nombre, c'est celle là qu'il nous faudra retenir.
> Bon courage à chacun d'entre vous
> Amicalement
éric Saïer
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