Paris, le 29 octobre 2004
Les animateurs de la CNAM Lib appellent à un mouvement de délocalisation des spécialistes du 6 au 12 décembre 2004. Ils veulent ainsi dénoncer l’absence totale de perspectives pour les spécialistes de secteur I ainsi que les règles qui régissent actuellement les relations entre les médecins et les Caisses. Le but est d’imposer la négociation d’une convention qui restaure la dignité de leur exercice et une rémunération décente aux spécialistes de secteur I.
Le SNPP partage évidemment cet objectif.
Le récent abandon de la méthodologie de constitution de la CCAM clinique nous conforte d’ailleurs dans cette position : les psychiatres pouvaient en attendre la revalorisation de leur acte actuellement très largement sous évalué. Quelle marge de manœuvre restera-t-il désormais à la CNAM-TS pour la revalorisation du CPsy quand la mise en place de la CCAM technique risque d’absorber toutes les réserves financières disponibles ?
Le SNPP le dénonce depuis deux ans, tout laisse craindre que les psychiatres de secteur I ne fassent une nouvelle fois les frais de ce dernier tour de passe-passe entre la CSMF, le Ministère et la CNAM-TS et qu’il n’y ait plus aucune possibilité significative d’augmentation des honoraires hors de la liberté tarifaire. C’est pourquoi, en insistant pour que toute augmentation d’honoraires passe d’abord par une revalorisation du tarif opposable – seule garantie de l’accès aux soins pour tous et donc de pérennité de notre exercice professionnel – le SNPP soutient que le modèle de Secteur Unique à Honoraires Libres Modulables proposé par la FMF est actuellement le mieux à même de répondre à l’attente des spécialistes de secteur I.
De sa place, ainsi que dans toutes les instances auxquelles il a accès, le SNPP ne revendique pas seulement une rémunération décente de notre exercice. Pour maintenir la qualité des soins, il défend aussi pied à pied le respect des conditions spécifiques d’exercice des psychiatres face aux menaces que sont le DMP et une nouvelle conception de l’accès direct aux spécialistes qui voudrait que le praticien sanctionne son patient, ce qui est manifestement antinomique d’une position soignante.
Dès lors, il est évident que les actions des coordinations et celles du SNPP sont complémentaires et synergiques. Le SNPP sera d’autant mieux à même d’obtenir satisfaction que le mouvement de révolte sous toutes ses formes sera fort ; la CNAM Lib sera d’autant mieux entendue des pouvoirs publics que ses propositions recoupent en partie celles d’un syndicat.
Le succès du mouvement de la CNAM Lib pourra devenir tout aussi déterminant que les prises de position du SNPP pour la suite des négociations. Toutefois, ces deux modalités d’action ne peuvent se renforcer mutuellement que dans la mesure où elles demeurent distinctes. C’est en effet la convergence de positions entre deux structures par ailleurs différentes, les coordinations d’une part et les syndicats d’autre part, qui met en relief les revendications les plus cruciales aux yeux des pouvoirs publics bien davantage que la somme des adhérents de l’une et l’autre organisations.
Syndicat National des Psychiatres Privés octobre 2004
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