14 01 04

Syndicat National des Psychiatres Privés 


Paris, le 14 janvier 2004

Dr Gilles FORMET
Dr Martine FLEURY



Chers Amis,
Que font les syndicats ?
Tout d’abord, il est bien certain que nous n’avons pas les ouvertures médiatiques de Jacques-Alain Miller, capable de rallier Bernard-Henri Levy et d’autres à sa cause. Les journaux leurs sont grands ouverts quand nous ne pouvons pas faire passer le moindre communiqué de presse. Mais, surtout, nous sommes confrontés à une entreprise de désinformation, dont nous estimons que les professionnels ne sont pas dupes, pas davantage que ses auteurs, et qui crée l’évènement plutôt que les conditions d’un véritable débat.Je me suis personnellement essayé à une réponse qui, après publication, a été violemment - et surtout malhonnêtement - critiquée, à grand renfort d’amalgames intellectuellement scandaleux, témoignant surtout de l’ignorance de la globalité de mon propos. De tels procédés incitent à rester silencieux, ce qui n’empêche pas d’agir. Il semble que rien n’aurait été pire pour J.A.M. que la psychanalyse continue d’exister - comme c’est bien évidemment souhaitable - mais sans faire de bruit. Nous ne sommes pas dans cet état d’esprit. Face à ce déferlement médiatique, qui n’est pas sans poser de questions quant aux réelles visées des personnes qui l’agitent, il nous paraît donc largement préférable, et surtout impérativement déontologique, d’adopter une attitude de réflexion distanciée et de réserver nos messages aux personnes impliquées dans le débat au premier chef, à savoir les parlementaires et les services ministériels. Nous continuons de réaffirmer obstinément auprès des sénateurs et des services du ministère notre position (si violemment attaquée par l’ECF et les psychothérapeutes) qui recentre le travail, l’implication et la formation des psychiatres. Nous sommes pour le moment dans l’attente de la nouvelle mouture qui sera adoptée au Sénat avant de revenir à l’Assemblée Nationale. Nous allons continuer à réaffirmer la place des psychiatres et notre exigence de la reconnaissance de la dimension psychothérapique de tout acte psychiatrique au même titre que toute psychothérapie structurée. Nous avons aussi décidé l’organisation au printemps d’un séminaire sur la psychothérapie du psychiatre. Il s’agira de reprendre tous les éléments de ce débat pour poursuivre une réflexion dynamique et dynamisante sur l’évolution de notre exercice professionnel et la nature de notre engagement thérapeutique dans le but de toujours reformuler nos exigences auprès des tutelles quant au maintien d’une psychiatrie libérale de qualité. Il est bien certain que les derniers projets d’amendement qui circulent seraient tout à fait inacceptables, puisqu’ils créent de fait un statut de psychothérapeute, ce à quoi nous nous étions vigoureusement opposés lorsqu’il était question de la loi Marchand. Nous arrivons à une situation où, sous la pression de certains groupes, la pratique psychothérapique des psychiatres est mise sur le même plan que celle de personnes dont on ne connaît rien de la formation. C’était pour éviter cette situation que l’amendement Accoyer nous paraissait, à quelques réserves près, recevable. Encore une fois, je pense que vous m’avez compris : ayant fait le choix d’une action directe auprès des responsables de ce dossier, même si elle demeure médiatiquement discrète, nous sommes dans l’attente des décisions avant de réagir en fonction de celles-ci. Bien à vous.. 


Yves FROGER.

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