Le 01 Juillet 2004 


Syndicat des 
Psychiatres Français


 



Chers amis,
Ci-joint le courrier du SPF adressé à un certain nombre de personnes susceptibles d'appuyer la position de l'ensemble des psychiatres au sujet du DMP et de l'inquiétude légitime quant au respect d'une stricte confidentialité vis à vis de nos patients

 

 




Monsieur le Président et Cher Confrère,


Le Syndicat des Psychiatres Français a pris connaissance du projet de Loi de réforme de l'Assurance Maladie et vous demande solennellement de défendre la déontologie qui préside à la pratique des psychiatres.


En effet, dans ce projet de loi, il est prévu à l'article 2 de la section 1
-la coordination des soins- du titre 1er, dans l'exposé des motifs : "que l'autorisation donnée par le patient à son médecin pour lui permettre d'accéder à ses données de santé puisse conditionner le niveau de prise en charge des
prestations correspondantes par l'Assurance Maladie". Cette prévision est rédigée dans l'article L 161-41 sous la forme suivante : "..chaque professionnel de santé reporte sur le dossier médical personnel, à l'issue de chaque acte ou
consultation, les éléments diagnostics et thérapeutiques concernant la personne prise en charge. Le niveau de prise en charge des actes et prestations de soin par l'Assurance Maladie est conditionné à l'accès du professionnel de santé
au dossier."


Certes, si ce projet de loi prévoit, en préambule de cet article, le respect des règles de déontologie, il nous semble néanmoins que la formulation ci-dessus -qui d'une part oblige à une pratique systématique de renseignement du dossier médical partagé, et d'autre part conditionne à ce systématisme le niveau de remboursement des prestations à l'assuré- n’est pas recevable en l’état.


En effet, tout particulièrement dans notre discipline, la psychiatrie, le respect de la stricte confidentialité est un impératif consubstantiel à nos démarches intersubjectives -qu’elles soient diagnostiques ou thérapeutiques- qui
concerne l’ensemble de nos actes, sans exception.


Il nous semble, de surcroît, que créer un lien entre le respect de la stricte confidentialité et les possibilités financières personnelles des assurés sociaux serait extrêmement pervers et tout aussi inacceptable.


Outre la garantie de confidentialité stricte, consubstantielle de notre activité, notre souci majeur n'est pas de défendre -a contrario- le systématisme du secret absolu, mais de pouvoir maintenir, en toute régularité, la priorité de l'intérêt thérapeutique et strictement personnel des patients ainsi que les limites du partage déontologique du secret avec d'autres confrères qui n'auraient pas forcément les qualifications requises pour manier avec une égale prudence les concepts que nous utilisons.


En vous remerciant vivement, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président et Cher Confrère, l’assurance de nos sentiments les meilleurs.




 

Retour