Les psychiatres du Vaucluse rappellent leur position commune sur tout projet de filière ou de médecin référent ne permettant pas l’accès direct des spécialistes sans pénalité ou sans autorisation du médecin référant  ainsi qu’ils l’ont déjà affirmé dans leur lettre du 25 avril 1997.

            La dimension éthique fonde la relation patient /psychiatre à l’intérieur d’un cadre nécessitant confidentialité et confiance. La consultation et la prise en charge psychiatrique prennent leur source dans la demande du patient. Le caractère indispensable de la confidentialité et de la discrétion explique que cette demande s’adresse le plus souvent directement au psychiatre choisi par le patient, hors du cadre familial.

            En effet, il est difficile, voire impossible, aux patients de parler de leur souffrance psychique pour demander une consultation psychiatrique à leur médecin de famille dont ils peuvent se sentir trop proches ou trop éloignés pour que la demande puisse déployer son contenu. Le caractère obligatoire de la transition par le médecin référent est une entrave à l’établissement d’une relation thérapeutique qui s’origine dans la demande du patient : la prise en charge psychiatrique est antinomique avec une autorisation systématique et préalable quelle qu’elle soit. Le mode de fonctionnement par médecin référent va donc priver une grande partie de la population de soins psychiatriques, dont la nécessité s’affirme de plus en plus ainsi que le note l’Organisation Mondiale de la Santé.

            Par ailleurs, au niveau de l’ensemble de la médecine, ce système de médecins référents, comme cela a pu être expérimenté dans d’autres pays, conduit à une médecine inégalitaire à deux vitesses.

            Le principe de médecins référents est contraire à l’éthique médicale et à son code de déontologie qui spécifie à l’article 69 que l’exercice de la médecine est personnel, et donc que chaque médecin est responsable de ses actes et décisions.

 

Ainsi, après avoir pris connaissance de création de médecins référents, l’ensemble des psychiatres libéraux du Vaucluse, soussignés, en dénonce le principe et affirme refuser adhérer à ce système de médecins référents pour des raisons d’éthique, de déontologie, de respect de l’instauration et de maintient de la relation soignant/soigné et parce que ce système ne saurait en aucune manière s’accorder de la spécificité de la psychiatrie.

 

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