Les psychiatres du département annoncent un mouvement de protestation en s’associant au mouvement du GIM-PSY(Groupe Information Mobilisation des Psychiatres), coordination nationale des psychiatres, en ne répondant pas au téléphone certains jours. D’autres actions se mettent en place.
Ils s’élèvent et protestent contre le mépris et le peu de considération de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et des autorités de tutelles envers les psychiatres et la psychiatrie. Ainsi leur est proposé une augmentation d’honoraires plus de 4 fois inférieure à celle des autres spécialistes alors que depuis plus de 30 ans c’est la catégorie de médecins qui a les plus faibles revenus, inférieurs à ceux des généralistes et alors que le prix de la consultation de psychiatrie est bloqué depuis 1995 malgré l’augmentation des charges et du coût de la vie : ceci procède d’une marginalisation des psychiatres et de la psychiatrie par leur dévalorisation alors que la diversité et le sérieux des demandes auxquelles ils ont à faire face ne cessent de croître. Il n’est tenu aucun compte de ce que l’acte clinique, qu’est la consultation psychiatrique, nécessite au delà de sa propre durée.
Mais ceci n’est qu’une petite partie de leur mécontentement et de leur révolte car la disparition de la psychiatrie est programmée : réduction des lits, du personnel et des budgets dans la psychiatrie publique, réduction du nombre de psychiatres formés, menaces pesant sur le secret médical…On commence à percevoir les effets de cette volonté de voir la psychiatrie disparaître : difficulté pour les personnes à avoir un rendez-vous, personnes en souffrance se marginalisant (60% des SDF ont des troubles psychiatriques, 30% des détenus en prison), agressions de personnalités…Ce silence téléphonique des psychiatres ne fait qu’illustrer ce qu’il en sera de la psychiatrie dans quelques années.
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